Nos boîtes aux lettres ont été emplies de plaquettes, fièrement baptisées « Nous tous », à la gloire du président-candidat et de son bilan. On y trouve en dernière page quatre graphiques censés démontrer ses brillants résultats. Aucun ne porte, évidemment, sur la précarité, ni sur le montant des salaires et retraites, ni sur l’échec scolaire, ni sur les moyens des hôpitaux, ni sur les dividendes des gros actionnaires – mais passons, et arrêtons-nous sur celui qui vante sa « réussite » en matière de lutte contre les émissions de gaz carbonique (à droite ici) :
Quelle jolie baisse, depuis 2017, non ?
Hum, regardons de plus près. Premièrement, à gauche on voit que l’axe vertical commence, non à zéro, mais à 300 ; visuellement, ça accentue évidemment les évolutions. Ensuite et surtout, regardons bien année par année : de 2017 à 2019, c’est une légère diminution qui prolonge simplement les tendances précédentes, et reflète avant tout la baisse progressive des activités industrielles en France ; et en 2020, là oui, une nette variation, mais…elle s’appelle « Covid », non ? Confinements, télétravail forcé, avions au sol,… du provisoire, tout à fait indépendant des volontés politiques ; d’ailleurs en 2021, on voit que la remontée a débuté.
Ne rien en dire, une étourderie des auteurs de la plaquette, peut-être ? Nullement, car si maintenant on regarde le graphique de gauche, sur le chômage, on retrouve les mêmes recettes : l’axe vertical part de 6% pour accentuer les différences, la période 2017-19 poursuit une tendance amorcée deux ans avant…mais cette fois il y a un bond en 2020 – et le graphique le souligne : « crise sanitaire ».
« Nous tous », Monsieur le président-candidat, pensons que la bonne foi devrait faire partie des qualités d’un responsable politique.