La directrice d’ecole Christine Renon s’est suicidée il y a un an, une marche contre l’oubli a lieu samedi 26 Septembre

Un an jour pour jour. Cela fait un an que Christine Renon, directrice d’école à Pantin a mis fin à ses jours. Une marche contre l’oubli est organisée samedi 26 septembre.

Le drame avait bouleversé toute la communauté éducative et de nombreux citoyens à Pantin, au Pré-Saint-Gervais et dans beaucoup de villes de notre département. Le collectif Chrisine Renon appelle ce samedi à marcher ensemble contre l’oubli, pour la jeunesse et l’éducation. À Gauche Autrement se joint à cet appel.

« Pour faire face, faisons front : marche du 26 septembre ensemble contre l’oubli, pour la jeunesse et l’éducation !

Il y a un an, Christine Renon, enseignante à Pantin, se suicidait sur son lieu de travail. Dans une lettre accablante, elle dressait un constat dramatique de la charge qui pèse sur les épaules des directrices et directeurs d’école quand les reformes s’empilent et que les moyens s’amoindrissent. Ces contraintes entravent le sens que tous les professionnels de l’éducation donnent à leur métier » écrit le collectif Christine Renon.

« Il ne s’agit pas simplement d’une problématique de « sécurité́ publique » ou de détresse personnelle, comme cela a pu être dit. Il ne s’agit pas non plus de saupoudrer de quelques millions nos services publics. Il s’agit d’un département, la Seine-Saint-Denis, jeune, peuplé, dynamique, mais aussi le plus pauvre de France métropolitaine. En regard, un service public de l’éducation exsangue, loin d’être à la hauteur de l’enjeu, du chagrin, de l’espérance. Rappelons cette injustice folle, énoncée dans un rapport d’information parlementaire en 2018 : « Le moins bien doté des établissements parisiens est mieux doté que le plus doté des établissements de la Seine-Saint-Denis ».

Ce climat s’est encore aggravé avec la crise sanitaire que nous traversons. Nous avons entendu les discours promettant de lutter contre les inégalités à l’école, en particulier dans le 93. Depuis, rien n’est venu. Dans nos écoles, pour les équipes éducatives et pour les élèves, rien n’a changé́. La situation sociale et économique des familles s’est même dangereusement détériorée dans le département. Ici, on peut mourir dans l’indifférence. Ici, nous marcherons pour exiger d’être entendus, comme tous les citoyens du territoire et pour que les noms de Christine, Kewi et Djadje, mais aussi d’Oliver, Aboubacar, Henry, Fossary , enfants du 93 et des quartiers populaires, ne soient pas oubliés. Ici, nous réclamons une école publique sereine et émancipatrice, pour les enfants, leurs parents et leurs enseignants.«