Plus d’un millier de personnes a répondu à l’appel du collectif Inter-Hôpitaux Robert Debré ce jeudi 21 mai. Le collectif appelait à se rassembler devant l’hôpital pour enfants situé à l’entrée du Pré-Saint-Gervais. Un rassemblement de soutien à l’hôpital public et au personnel soignant. Plusieurs représentants des soignants se sont exprimés au cours de cette manifestation avant de donner rendez-vous jeudi prochain pour un nouveau #JedisColere.
Crédit Photo @Jean-Michel Sicot
Laurent a été le premier à prendre la parole ce jeudi. Laurent Rubinstein est infirmier aux urgences pédiatriques de Robert Debré et membre du collectif Inter Urgences qui lutte depuis des mois pour obtenir des moyens supplémentaires pour l’hôpital public. (Il avait participé à la réunion publique qu’À Gauche Autrement avait organisé il y a quelques mois au Pré-Saint-Gervais).
Voici la déclaration lue par Laurent Rubinstein aux manifestants :
Nous ne sommes pas des héros
» Nous sommes des soignants qui avons choisi notre métier par cœur.
Nous avons traversé une crise sans précédent. Masqués, port de surblouse, surlunettes, gants…nous avons pris des enfants dans nos bras Sans pouvoir avoir de contact peau à peau… nous avons séché des larmes avec nos gants… nous n’avons pas pu serrer ces enfants contre nous par peur de ce virus. Mais nous l’avons fait, nous avons gardé notre rire, nos blagues, nos comptines pour améliorer leur quotidien.
Une médaille, un défilé pour le 14 juillet… non ! Une revalorisation de salaire, un arrêt des fermetures de lits, une augmentation quantitative du nombre de soignants…oui!
Nous ne sommes pas des soldats… la devise est simplement de soigner équitablement chaque individu qui vient à l’hôpital et lui offrir la même qualité de soin.
Nous ne sommes ni des robots, ni des machines de guerre. Nous voulons respecter l’égalité, la fraternité et la liberté!
Nous défendons l’hôpital public que nous soyons infirmier, auxiliaire de puériculture, aide soignant, magasinier, préparateur de pharmacie, infirmier de bloc opératoire, cadre de santé.
Notre volonté est le [take care] prendre soin… le prendre soin commence par cette revalorisation salariale quantitative mais aussi qualitative. Je ne cesserai de dire que j’aime mon métier mais pas dans ces conditions ».