Trois questions à Catherine Sire et Serge Volkoff, conseillers municipaux au Pré St Gervais, élus opposition à Gauche Autrement depuis 2014.
Un Conseil Municipal au Pré-Saint-Gervais, comment ça se passe ?
Ça se passe. On se retrouve une dizaine de fois dans l’année, pendant une heure et demie à deux heures, un lundi soir en général. On traite une vingtaine de points, certains très rapidement, d’autres avec des discussions un peu plus longues. Chaque point est présenté par un maire ou un adjoint, puis il y a un temps de questions et réponses et ensuite on vote. L’ambiance dans l’ensemble est assez feutrée, c’est rare qu’un ou une membre du Conseil élève la voix, mais ça arrive. Il faut dire que la plupart des points sont très techniques, des questions qui ne posent pas de problème mais pour lesquelles le passage en Conseil Municipal est obligatoire. Tout cela est préparé par les services de la mairie, dans des documents qu’ils rendent aussi clairs que possible, mais ce n’est pas toujours facile. Ces points ont en général été présentés en commissions quelques jours avant, avec la possibilité pour les conseillers de poser directement des questions aux services – mais pas la possibilité (au Pré) de mettre vraiment ces points en discussion, et encore moins de contribuer à les modifier. En revanche, et malgré nos demandes répétées de modifications du règlement intérieur de ce conseil, il ne nous est pas possible de proposer un point à l’ordre du jour. Ainsi, certains sujets importants pour la vie de la ville ne nécessitent pas de vote : ils ne sont alors pas du tout discutés en conseil. C’est par exemple le cas du projet Busso, ou encore du nouveau Conservatoire. Et c’est tout le problème !
C’est tout de même un lieu de débats ?
Si on veut. On peut s’exprimer librement (c’est heureux !) à propos d’un point sur lequel nous avons des doutes ou des critiques. Il y en a en général deux ou trois par séance. Malheureusement cela ne change jamais rien à la décision : elle est prise depuis plusieurs jours au sein du bureau municipal et/ou du groupe majoritaire (PS et PCF), il n’est pas question de la remettre en cause, ni même de la différer. L’argument massue, dans ces cas-là, c’est de nous dire que « la majorité est la majorité » ; et aussi que c’était dans leur programme électoral…en 2014, donc. Comme si le vote des 2031 habitants en leur faveur en 2014 avait ainsi validé tout le programme, dans le détail et définitivement.
Votre participation est tout de même utile ?
Disons qu’on essaie de faire en sorte qu’elle ne soit pas inutile. Les réponses à nos questions peuvent nous permettre d’être plus précis ensuite dans nos tribunes et dans nos tracts, lorsqu’on s’adresse à toute la population. Parfois il y a un peu de public dans la salle (surtout en période électorale…), cela peut être intéressant qu’ils entendent ce qu’on a à dire. Il peut arriver aussi que nos arguments mettent la majorité dans l’embarras, ce qui va lui ôter l’idée d’agir de la même façon l’année d’après. Et puis nous menons une bataille constante pour un autre fonctionnement de la démocratie politique au Pré, ce qui nous a aidés à bâtir nos propres propositions sur le fonctionnement du Conseil et des commissions, la participation des habitants etc. Cela se retrouve dans le programme électoral d’à Gauche Autrement, n’hésitez pas à le regarder…
On avait dit « trois questions », mais permettez qu’on vous en pose une petite quatrième : allez-vous rempiler ?
Nous sommes bien sûr dans la liste d’à Gauche Autrement pour cette élection-ci. Pas tout à fait en tête de liste, parce qu’il faut un peu de changement. Nous ne demandons pas mieux que d’être à nouveau élus, mais évidemment cela dépendra des choix des électrices et électeurs. Donc, à bientôt peut-être !